-Déroulement: Les élèves se réunissent en petits groupes et suivent les consignes suivantes:1/ Sous forme de tableau, comparez les deux fables antiques: composition du récit, attitudes et propos des personnages, morales.
2/ Relisez la fable de La Fontaine. Quelles modifications effectue-t-il?
-Plan : I/Deux versions d’une même fable pendant l'antiquité II/Les modifications introduites par La Fontaine
-Objectifs: poursuivre la découverte du genre de l'apologue initiée en classe entière. Découvrir la notion de réécriture.
-Support : Esope, Le Corbeau et le Renard ; Phèdre, Le Corbeau et le Renard ; La Fontaine, Le Corbeau et le Renard.
Etude comparative
Ésope (en grec ancien Αἴσωπος / Aísôpos, VIIe-vie siècle av. J.-C.) est un écrivain grec d'origine thrace à qui on attribue la paternité de lafable comme genre littéraire.
LE CORBEAU ET LE RENARD
Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut, et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non plus ne lui manquait pas, lâcha la viande et poussa de grands cris. Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. »
Cette fable est une leçon pour les sots.
Phèdre (en latin Caius Iulius Phaedrus, en grec ancien Φαίδρος) est né autour de 16 av. J.-C. et mort vers 50 ap. J.-C. C'est un fabuliste latin d'origine thrace, affranchi de l'empereur Auguste.
Cela montre combien l'esprit a de puissance
Le courage toujours le cède à la sagesse.
Quiconque prend plaisir aux flatteries trompeuses
Se voit bientôt puni d'un honteux repentir.
D'un fromage volé au bord d'une fenêtre
Le corbeau sur son arbre allait faire un repas ;
Le renard l'aperçut et lui fit ce discours :
« De quel éclat, corbeau, resplendit ton plumage !
Quel minois gracieux et quelle belle allure !
La voix en plus, et tu serais roi des oiseaux. »
Le stupide animal, voulant montrer sa voix,
Fit de son bec tomber le fromage ; aussitôt
Goupil rusé le prit entre ses dents avides.
Lors du corbeau soupire, abusée, la sottise.
Le Corbeau et le Renard
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Le Corbeau et le Renard