Méthode du commentaire :
Faire le commentaire d’un texte, c’est dégager le sens de ce dernier à partir de l’analyse de son fonctionnement, de sa dynamique. Il ne s’agit donc pas de dire, avec ses mots, ce qui est déjà dit. Pour éviter la paraphrase, il est judicieux de suivre quelques étapes essentielles.
I/ Lecture :
Cela peut vous sembler évident, mais une mauvaise lecture peut conduire au contre-sens. Il faut donc s’imprégner du contenu du texte en effectuant toutes les lectures nécessaires à l’eclaircicement des zones d’ombre.
II/ Se poser les questions suivantes :
a)Que m’apprend le paratexte ?
Il ne faut pas oublier de tenir compte des éléments qui entourent le texte. Ils nous donnent des renseignements sur l’auteur, l’œuvre, la date de parution, donc le mouvement littéraire et culturel. C’est essentiel ! Prenons un exemple : si le paratexte précise que le texte est un extrait d’une œuvre de Rabelais écrite au 16ème siècle, nous comprenons que nous devrons être attentifs au registre comique qui caractérise nombre de passages de cet auteur, ainsi qu’à la foi dans le progrès qui caractérise les auteurs humanistes.
b) A quel genre ce texte appartient-il ?
On n’analyse pas de la même façon un extrait de roman et une scène théâtrale, une page autobiographique et une lettre, de la littérature d’idée et un poème. Chaque genre est propice à un questionnement particulier, comme vous le découvrirez au fil du travail d l’année.
c)Quelle(s) forme(s) de discours ce texte présente-t-il ?
Chaque forme de discours présente des caractéristiques précises. Par exemple le discours narratif présente des indices faciles à relever : Souvent, la narration est menée à la troisième personne, les temps verbaux font alterner l’imparfait pour le second plan et le passé simple pour le premier plan. Il peut aussi être intéressant de relever les étapes du schéma narratif ainsi que les procédés de dramatisation. S’il s’agit d’analyser un discours argumentatif, il est judicieux de différencier les différentes étapes de l’argumentation, d’analyser l’enchainement des idées, les connecteurs logiques…
d) Quel(s) registre(s) littéraire(s) caractérise(nt) ce texte ?
Attention, un même texte peut en présenter plusieurs. Un auteur peut utiliser le registre épidictique pour faire l’éloge d’un personnage, et le registre lyrique pour exprimer son admiration, voire même le registre épique pour prouver l’extraordinaire valeur du sujet du portrait.
e) Il faut évidemment se demander quels sujets et thèmes sont développés par le texte.
III/ L’étude linaire :
Il s’agit à présent d’effectuer une étude plus précise du texte. Pour cela il faut se munir d’une feuille de brouillon sur laquelle seront notées toutes les réflexions qui viendront à votre esprit au fil d’une relecture très attentive. Vous devrez être attentifs aux éléments suivants :
-Les figures de style.
-La ponctuation.
-les champs lexicaux.
-la construction des phrases.
-La modalisation.
-Les temps verbaux…
Attention ! Il ne sert à rien de relever ces éléments s’ils ne sont pas mis au service du dévoilement du sens du texte. Toute figure de style doit être analysée pour comprendre l’effet qu’elle produit.
IV/Problématiser et faire un plan.
a)Toutes les étapes précédentes vous ont permis de dévoiler le sens du texte, ses enjeux principaux. Il s’agit alors de poser une question (la problématique), qui guidera toute l’étude, et conduira vers ce dévoilement.
b) A présent vous devez construire un plan qui rende compte de votre parcours de lecture. Il peut être intéressant de tracer sur une feuille de brouillon, format paysage, un tableau semblable à celui-ci. Ainsi, tout au long de la construction du plan, vous aurez sous les yeux l’intégralité de votre progression. Vous pourrez alors juger de sa logique.
Pour n’oublier aucune étape, vous pouvez retenir l’acronyme PAIR (voir l’explication dans le tableau) qui vous permettra de construire des parties cohérentes.
V/ Conclure :
Vous devez rédiger votre conclusion au brouillon avec beaucoup d’attention. C’est avec elle que le correcteur quitte votre copie. Une conclusion mal faite peut donner l’impression que le texte a été mal compris.
La conclusion doit présenter les étapes suivantes :
a)La réponse à la problématique.
b) Le bilan de l’étude en insistant sur la logique d’ensemble de celle-ci.
c)Une ouverture sur un sujet proche de celui développé dans le texte (cette étape est difficile, mieux vaut l’éviter plutôt que faire une ouverture maladroite ou sans lien avec ce qui précède).
VI/ Introduire :
L’introduction doit entièrement être rédigée au brouillon, et à la toute fin de votre travail. Elle constitue la première prise de contact de votre correcteur avec votre analyse. Elle doit donc être « parfaite ». (rédiger l’introduction en dernier peut sembler incohérent ! Pourtant, comme elle doit présenter votre travail, mieux vaut avoir achevé celui-ci pour n’oublier aucun élément !)
L’introduction doit présenter les étapes suivantes :
a)L’ouverture : il s’agit de la présentation du texte, de sa situation dans l’œuvre intégrale, du siècle d’écriture, de l’auteur,du mouvement littéraire auquel celui-ci peut être affilié. (Ces éléments peuvent être présentés dans l’ordre que vous souhaitez).
b) La problématique.
c)L’annonce du plan (il faut essayer d’éviter les tournures convenues comme : « dans une première partie nous verrons… dans une seconde nous analyserons… »).
VII/ La rédaction :
Il faut à présent rédiger le devoir en mettant les éléments dans l’ordre. Vous devez retenir certaines règles essentielles :
a)Attention, les titres des étapes ne doivent pas apparaître !
b) Il ne faut jamais revenir à la ligne au cours de l’introduction, d’un paragraphe ou de la conclusion.
Il ne faut revenir à la ligne que quand on change de propos(dans chaque partie, à chaque fois que l’argument change).
c)Il faut sauter une ligne après l’introduction, entre les grandes parties, avant la conclusion.
d) Il faut veiller à la correction de l’orthographe. Relisez-vous en fin d’épreuve.
e)Il s’agit pour vous de montrer que vous avez compris les enjeux d’un texte, vous devez donc vous-même vous faire comprendre ! Pour cela, utilisez des phrases courtes pour respecter facilement la correction grammaticale !
Maintenant c’est à vous de jouer, bon courage !